Les poètes et les bijoux
Les bijoux illustrent nombre de recueils de poésie ou de livres d’aventures les plus incroyables.
Voici quelques extraits écrits par nos poètes les plus chers,
nos écrivains les plus aventuriers du bout du monde...
Elles dorment là-bas, dans un palais vermeil,
Tenant entre leurs doigts des lys de pierreries
Dont les ardents reflets et les flammes fleuries
Évoquent dans leur rêve un jardin de soleil.
Les princesses, Les dernières fêtes
Albert Giraud
La très chère était nue et connaissant mon cœur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures
Les bijoux
Charles Baudelaire
Poésie ! Ô trésor ! Perle de la pensée !
Les tumultes du cœur, comme ceux de la mer,
Ne sauraient empêcher ta robe nuancée
D’amasser les couleurs qui doivent te former
Les destinées, La maison du berger
Alfred de Vigny
Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
L’invitation au voyage
Charles Baudelaire
Tout est mort ! J’ai parcouru les mondes ;
Et j’ai perdu mon vol dans leurs chemins lactés,
Aussi loin que la vie, en ses veines fécondes,
Répand des sables d’or et des flots argentés
Le Christ aux oliviers
Gérard de Nerval
Elle n’était pas d’une beauté parfaite,
Mais un teint mat,
Une peau délicate
Faite pour le contact des perles…
Maurice Barrès
Faible et toujours souffrante
Ainsi qu’un diadème
Elle laisse à demi,
Sur son front orgueilleux
En longues tresses d’or
Tomber ses longs cheveux
Le saule
Alfred de Musset
J’étais très heureux insouciant
Je croyais jouer aux brigands
Nous avions volé le trésor de Golconde
Et nous allions grâce au transsibérien,
Le cacher de l’autre côté du monde.
Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France
Blaise Cendrars
Les grands oiseaux de pourpre et d’or,
Ces voletantes pierreries,
Ces voletantes pierreries,
Ces voletantes pierreries,
Sur les arbres bleus du décor.
Décor, Pierrot Lunaire
Albert Giraud